Tuesday, March 1, 2011

Paysage

Le vent provoque la lente descente d'une larme qui finit par se figer au centre de ma joue. La vapeur de mon souffle a givré ma lunette droite depuis longtemps. Par la gauche, je vois l'horizon de l'ouest déployer des roses qui se fondent lentement dans la blancheur du ciel, vague écho de la neige des champs qui m'entourent. À deux hauteurs d'hommes au-dessus de ceux-ci flottent des traits d'eau laiteuse, ressemblant davantage à une erreur de colori des arbres du fond qu'aux nuages de brouillard qu'ils sont. Derrière moi, le soleil paresse sous les couvertures.

Il a encore quelques minutes avant d'éclairer la cîme des plus hauts arbres. Il a encore quelques minutes avant de transformer le rose du ciel en blanc et le blanc en bleu. Il a encore quelques minutes avant d'ajouter le jaune de son disque au bleu du ciel, au rose de l'horizon, au blanc des rêves qui flottent sur les champs.

Friday, January 21, 2011

Un ajout à la liste des choses hautement plus probables en Europe qu'en Amérique du Nord

10 personnes autour de la table. On chante "joyeux anniversaire" en 7 ou 8 langues.


P.S.: Pas de billet sur Stockholm, pour cause de pas grand chose à raconter vu qu'on s'est pas mal juste promené dans le vieux quartier à admirer les vieux bâtiments (12-13ème siècle et plus vieux encore!).

Saturday, January 15, 2011

Photos

Bonjour. Je suis Leonard Nimoy. Ces photos (et surtout les commentaires qui les accompagnent) sont une description réelle de la Slovaquie. Par réelle, je veux dire fausse. Ce sont des mensonges. Mais ce sont des mensonges divertissants. Et en bout de ligne, n'est-ce pas là la vérité? La réponse est: non.

La Slovaquie, c'est tellement trash que...

Péripéties d'avant début de session

Pendant que les étudiants Montréalais terminaient leur première semaine de cours, je me soûlais la gueule au Lau à Vienne avec de la bière de marde servie par Lindâ.

tl;dr : Fin de semaine à Vienne et Bratislava avec un ami du Cégep.

Je n'ai pas pris de photos, mais François en a pris quelques unes. Restez à l'antenne pour un album photo intitulé "La Slovaquie, c'est tellement trash que..."

Vendredi dernier (7 janvier), 10h du matin. Il neige dehors, les flocons sont gros comme mon pouce. Je dois prendre l'autobus vers midi pour me rendre à la station centrale pour prendre le train et me rendre à l'aéroport. Comme le système d'autobus ici est limpide, j'embarque dans le premier autobus qui s'arrête parce que je sais qu'il va se rendre à la station centrale; c'est la première fois que j'utilise cette ligne-là depuis mon arrivée en Suède. Après des détours bizarres dans des sections d'Uppsala que je vois rarement, on arrive à un tournant dans une rue étroite, pas encore déneigée, face à face avec un autre autobus. Les deux chauffeurs s'engagent dans le tournant, mais à un moment donné, ils voient bien que ça passera pas. Ils sortent, jasent pendant 2-3 minutes, finalement notre chauffeur recule son autobus, laisse passer l'autre et poursuit ensuite son trajet. Deux minutes plus tard, même scénario mais cette fois-ci avec un autobus accordéon. Heureusement, j'avais prévu d'arriver en avance pour le train (qui passe aux demi-heure) qui m'ammènerait en avance à l'aéroport. Aucun délai significatif.

L'avion décolle, la vie est belle. J'arrive à Vienne, s'en suit un échange de textos entre François et moi pour essayer de se rejoindre ("Je suis à Westbanhof." "Où?" "Proche du kiosque d'information." "Y'a un kiosque d'information?" "Oui, deuxième étage, à l'intérieur." "À l'intérieur.. de quel building?" "Moi je grouille pas, toi fouille.") Check-in à l'hostel, la fille au comptoir nous offre un verre de vin maison pour nous accueillir. Je suis pas encore étudiant gradué et mon sens du ratonnage n'est pas perfectionné, mais même si j'aime pas le vin j'accepte quand même l'alcool gratuit.

À ce moment, il est environ 19h et la dernière bouchée que j'ai mangée était à 11h30. On se promène dans les rues en recherche d'un resto pour souper, finalement on se branche pour manger un Frankfurter dans un pain baguette servie par un arabe dans un cart. Soit dit en passant, la bouffe de rue est assez présente à Vienne et elle ne déçoit pas. On jase, on rattrappe le temps passé, on marche en quête d'un bar où se soûler la yeule de façon épique. Là, je dois dire que Vienne est un peu poche: la plupart des places qu'on trouve ont l'air assez pathétiques.

Finalement, on s'arrête dans une espèce d'endroit weird appelé "My Way", où y'a autant de gens de 20 ans que de gens de 50 ans. C'est un bar fumeur (comme tous les bars de Vienne, je crois), mais on s'en fout. La sympathique barmaid (âge entre 30 et 60 ans; c'est difficile d'évaluer l'âge de quelqu'un qui boit autant d'alcool qu'elle) avait tellement l'air d'une Lindâ que c'est comme ça qu'on l'a appellée toute la soirée. Elle ne parlait pas allemand ni anglais, à l'exception du mot "beer". C'est tout ce dont on avait besoin, même si la bière était dégueulasse (avis à tous les intéressés: la Gösser c'est moins bon que de la Bleue Dry). Selon François, elle parlait probablement une sorte de dialecte austro-bavarois.

Vers minuit, on part à la recherche d'un autre bar, mais on trouve rien d'intéressant. Un bon kebap (Frank-edit: "2 kebaps pour moi!") et on rentre à l'hostel, en se disant que de toute façon la bière à Vienne est pas mal chère et qu'on va pouvoir se soûler davantage à Bratislava le lendemain soir.

Samedi matin, on erre dans les rues de Vienne, sans but véritable, juste à apprécier l'architecture. À un moment donné, on sort la carte pour essayer de déterminer on est où et où on doit aller pour prendre l'autobus vers Bratislava. Elle est à peine dépliée qu'un gentil couple de jeunes Viennois nous demande dans un anglais sans accent si on cherche quelque chose et si on a besoin d'aide. Du temps que j'ai passé à Vienne, ça semble très caractéristique des Autrichiens, qui sont toujours polis, gentils et serviables. On prend le métro et on débarque à la bonne station, mais on prend la mauvaise sortie et on se retrouve dans un espèce de centre d'achat en plein air mais complètement déserté. C'était particulièrement déstabilisant. On finit par trouver la station d'autobus et on achète nos billets pour Bratislava.

7 euros de moins et une heure plus tard, on arrive à la capitale Slovaque. La ville natale de Halak, pour les ceusses que ça intéresse. Bratislava est construite autour du Danube. On arrive par la rive sud, où se trouvent presque exclusivement des appartements résidentiels style soviétique. C'est tellement laid que ça donne une dépression instantanée; ça ressemble à Eurotrip! Ensuite, on traverse le pont et l'autobus s'arrête à la gare centrale d'autobus, qui s'avère être située juste en dessous du pont. C'est franchement laid. À ce stade-ci, on décide d'explorer un peu la ville. On a aucune idée où on est, on a aucune idée où est l'hostel, on a seulement une adresse et du temps libre.

Bratislava est une ville de contrastes. L'atmosphère y est lourd mais en même temps il se dégage une sorte d'attitude de je-m'en-foutisme. Certaines sections de la ville sont horriblement laides, mais le vieux quartier est magnifique tout en demeurant sobre. Les gens sont directs, presque excessivement, mais efficaces. Le tout donne l'impression d'un pays qui vit encore mal avec son récent passé communiste, ce qui serait tout à fait compréhensible. Comme si les gens étaient à la recherche d'une transition entre le moderne et le passé, transition qu'a forcé (et plutôt bâclé) le régime communiste, qui leur permettrait de construire leur identité nationale dans le 21ème siècle.

Quand on prend le temps de jaser un peu avec elle, la fille à la réception de l'hostel nous recommande quelques bars qui ne sont pas sur les cartes que normalement elle distribue presque machinalement. On commence par le plus proche, créativement appelé "Slovak pub". À ce stade-ci, je dois décrire quelque chose d'assez cool à propos de Bratislava: les restaurants/bars/pubs typiques (e.g.: pas les McDo) ont pignon sur rue. Tu ouvres la lourde porte de vieux bois (qui était déjà entrouverte), mais t'es pas dans le bar. T'es dans une espèce de corridor qui semble tout droit sorti du Moyen-Âge et tu te demandes qu'est-ce qui se passe. T'aperçois une pancarte au bout du corridor: "Slovak pub -->". Tu marches le long du corridor, en prenant soin de ne pas botter le pigeon qui picore les miettes sur le sol, et tu tournes. Ensuite tu te trouves face à un escalier, avec une autre pancarte: "Slovak pub ^". Au sommet de l'escalier, tu tombes sur une autre lourde porte de vieux bois, qui semble décidément fermée. À ce moment-ci, t'es certain que le bar est fermé. Tu prends quand même la poignée et tu tournes, t'attendant à ce que ça résiste et que ça bloque, mais non. La poignée tourne, tu entrouvres doucement la porte, et un souffle d'air tiède sentant la saucisse t'arrive doucement au visage. T'entends des voix humaines, tu vois de la lumière: non, c'est ouvert. Quelqu'un avec un tablier te lance un rapide sourire et une série de consonnes (y'a trop de consonnes en slovaque. à ceux qui pensent que j'exagère... en slovaque, "jeudi" est "stvrtok".). Tu réponds "sorry, I don't speak Slovak, but we would like a table for two please." On te répond en anglais un peu brisé: "Smoker or non-smoker?" Déjà, c'est mieux que Vienne, ici.

Menu de bière en slovaque avec des traductions un peu boîteuse en anglais. Woohoo, une bière maison réservée aux étudiants, faut l'essayer! On la demande à la serveuse. Avec l'attitude directe mais utile, typique des Slovaques, elle répond: "That beer is reserved for Slovak students, and anyway it's crap. I recommend you try this one instead." Rire et acceptation de la suggestion. Deuxième tournée, je me commande une bière noire et je commence à élaborer une hypothèse: en Amérique du Nord, nos bières noires sont d'la marde et on connaît rien à l'art de vivre. Troisième tournée. Frank et moi, on hésite à prendre une quatrième tournée (le pub est très plaisant, c'est clair que j'y retourne si je remets les pieds à Bratislava) ou bien essayer les autres pubs. On commande gestuellement une 4ème tournée mais la serveuse mésinterprète nos gestes et nous apporte l'addition, ce qu'on interprète comme un signe du destin pour se diriger vers le prochain pub.

KGB. Ironiquement, rien à voir avec l'agence russe, parce que la seule référence au communisme qu'on y trouve est un petit buste de Lénine situé au fond du bar. C'est une abbréviation de 3 mots en slovaque (on se le rappelle, 3 mots = approximativement 211 consonnes et 2 voyelles). Même système porte-corridor-escalier-porte, et on se retrouve dans une espèce de bunker souterrain avec des murs en vieille brique brune qui se rejoignent au plafond en forme de voûte. On prend une table, on voit tout de suite sur la table un papier vert fluo qui annonce des shooters à 1.23€. À peine assis, la serveuse vient nous voir et on en commande deux. Elle revient deux minutes plus tard, et entre temps on a eu le temps de décider ce qu'on voulait comme bière donc on commande immédiatement. Elle nous lance un soupir, l'air de dire: "j'viens de vous apporter deux shooters, vous allez me déguster ça pendant 15 minutes en me sacrant la paix pis ensuite j'vais revenir... c'est d'même que ça devrait marcher, mais là, à cause de vous autres, j'vais être obligée de retourner au bar pour aller chercher deux autres bières!" Bref, on a finit nos shooters et notre bière et... on lui a sacré la paix.

Le troisième pub est plutôt moderne, assez inintéressant. Une ou deux bières et on a faim, donc on quitte à la recherche de quelque chose à bouffer. À 11h50, on s'arrête dans un McDo et on commande des burgers. À minuit, Frank et moi on réalise: dans le cours de calcul différentiel de Diane, le premier cours du cégep, quand je lui ai dit "excuse-moi, ta face me dit quelque chose, étais-tu à Jeunes Démocrates le printemps dernier?", j'aurais jamais cru quelqu'un qui m'aurait dit "dans 6 ans, toi pis c'te gars-là vous allez être soûls dans un McDo à Bratislava". Non mais, c'est-y pas magnifique cet aspect imprévisible de la vie qui nous surprend toujours, même quand ce sont des aventures qu'on prévoit?

Dodo à l'hostel parce que ventre plein de gras et de bière, et jambes fatiguées d'environ 6 heures de marche dans la journée et prévision d'environ autant de marche et de bière pour le lendemain. Déjeûner dans ce qui est, selon la fille à la réception, le seul restaurant ouvert le dimanche matin à 9h30 et ensuite on se promène en ville. On erre dans des endroits définitivement non-touristiques, et je peux confirmer deux choses:

1) La raison pour laquelle la Slovaquie est pas une puissance internationale, c'est qu'il y a pas de marche devant son parlement. Un parlement, ça prend des marches, bon. That's it.

2) Le campus de l'Université de Bratislava, par un dimanche matin brumeux, c'est l'endroit parfait pour filmer une scène de ville désertée après qu'un virus mortel ait décimé la population de la Terre. Cet endroit-là est désert et respire une lourdeur indescriptible.

Avis aux intéressés: regardez où vous mettez les pieds à Bratislava. Disons que la densité de vomi et de marde sur les trottoirs est plus élevée que ce que j'aurais cru. On finit par quitter cet endroit perturbant et à retrouver la vieille ville, superbe dans sa simplicité. À midi, on mange dans un autre restaurant typique avec porte-corridor-escalier-porte-bunker. Ensuite, on retourne à Vienne.

Déambulations dans la ville suivie de consommation d'alcool. Après avoir visité le palais impérial (un peu trop excessif pour que je le décrive comme étant "beau"), on a découvert un sympathique pub irlandais, mais il arrive pas à la cheville du bar Einstein où on a terminé la soirée. C'est là que j'ai confirmé mon hypothèse en commandant une autre bière noire magnifique. En Europe, j'ai goûté à 4 bières noires et les 4 sont dans mon top 10 de bières de tous les temps. En Amérique du Nord, je suis indifférent aux bières noires. Pour paraphraser Frank, qu'est-ce qu'ils ont compris qu'on a pas compris? À part ça, good times mais pas grand chose à raconter.

Dodo à l'hostel et le lendemain midi, je redécolle vers ma chère Suède avant que François ne me frappe parce que j'ai pas arrêté de vanter la Suède et ce qui s'y trouve. (Anecdote. François: "C'est bien Vienne, on dirait qu'il y a la même culture de prendre un café entre amis, comme on a en amérique du nord mais que j'ai pas vu ailleurs en Europe." JD: "Tsé que les Suédois ont un verbe juste pour l'acte de relaxer autour d'un café/thé avec des craquelins pis jaser entre amis?"). Rendu chez moi, je mange, je dort et je lave mon manteau qui sent encore la cigarette du bar de cette charmante Lindâ.

Pendant que j'écrivais ce mur de texte, François a mis les photos (pertinentes) de notre voyage sur Facebook. Je vais quand même les éditer dans un album "La Slovaquie c'est tellement trash que...", qui va reprendre certains des commentaires de François, mais pour les impatients, les photos sont sur Facebook et je suis taggé dedans. Je sais pas encore si je vais prendre la peine d'éditer mon propre album sur Vienne, mais je vous tient au courant.

Aussi, hier j'ai passé l'après-midi à Stockholm avec une amie. C'était cool, et il y aura peut-être un court billet là-dessus un peu plus tard (après l'album slovaque).

Saturday, January 1, 2011

Nouvel an

Une tempête de neige n'empêchera pas les Suédois de célébrer le nouvel an en lançant des feux d'artifice partout à travers la ville.

Thursday, December 30, 2010

Pengar, argent, money, dinero..

J'ai pas grand chose à dire ces temps-ci, alors voici un mini-update pour parler un peu d'argent. Au moment où j'écris ceci, le taux de change est établi à 6.77 couronnes suédoises (en suédois, krona au singulier et kronor au pluriel) pour 1 dollar canadien. Comme RBC aime bien profiter du taux de change pour faire un peu de profit, pour moi, c'est plutôt autour de 6.6. Oui, j'ai un compte bancaire suédois, oui, j'ai de l'argent dedans, mais les frais de transferts de fonds font en sorte que ça revient pas mal au même. Les chiffres ci-dessous sont calculés avec le taux à 6.6.

3672 kr (556$): mon loyer. Facture émise par la poste, payable dans n'importe quelle banque ou par internet. Je vis dans une chambre de 25 m², chauffée/éclairée/blabla, avec ma propre cuisine et ma propre salle de bain. Et Internet avec le réseau de l'université (10 mbit/s down, 1 mbit/s up; je sais qu'il y a une limite mais je l'ai jamais atteinte). C'est très moderne et très confortable, mais je trouve ça quand même cher. (À Montréal, j'avais un 3½ pour 585$/mois).

3227 (489$): somme de mes factures d'épicerie/restaurant (ok... le pub de GH) pour le mois de décembre. C'est plus cher qu'au Québec, mais dites-vous que je mange constamment et que mes repas sont gigantesques. Je mange comme un porc boulimique affamé dans un buffet à volonté. Je vais demander à des amis de faire le même exercice, à titre de comparaison, mais attendez-vous à ce que je sois vraiment au dessus de la moyenne. À noter que ça exclut la bière.

400 kr (61$): prix d'écouteurs iPod avec le micro et la télécommande, dans un magasin d'électronique au centre-ville.

200 kr (30$): prix des nouvelles pédales sur mon vélo, incluant l'installation.

175 kr (26.50$): prix d'écouteurs iPod avec le micro et la télécommande, commandé sur Amazon avec la livraison et les taxes et tout et tout. Les suédois se font avoir sur l'électronique.

75 (11.36$): prix de ma carte de cellulaire mensuelle. Textos illimités pour la même compagnie, frais de 69 öre(11¢) (1 kr = 100 öre) par appel (temps illimité) pour la même compagnie. Pour les autres compagnies, 1 kr (15¢) par texto, 69 öre +2.49 kr (38¢) par minute. Comme la compagnie en question donne gratuitement des cartes SIM aux étudiants étrangers dans le welcome package distribué par le bureau international de l'université, ça revient à dire que j'ai textos illimités et 108 appels par mois. La balance est conservée d'un mois à l'autre, mais faut recharger à chaque mois pour profiter des meilleurs tarifs.

30-(60?) kr (4.5$-9?$): prix typique d'une bière au pub de GH. Plus cher, mais tellement plus de variété qu'au System Bolaget que ça en vaut la peine.

10-40 kr (1.5-6$): prix de la bière au System Bolaget (équivalent de la SAQ), seul endroit, à part les pubs/restaurants, où l'on peut avoir de l'alcool à plus de 3.5%.

26 kr (3.94$): pot de nutella.

19 kr (2.88$): pain tranché.

La plus petite pièce de monnaie est, depuis octobre je crois, la pièce de 1 kr. Avant, c'était le 50 öre. Les prix à l'épicerie ont encore des décimales et sur mes reçus c'est écrit (par exemple) 313.39 kr. Le prix est arrondi, et je paye 313 kr.

La plus petite devise qu'on peut retirer d'un guichet automatique est un billet de 500 kr (75.76$).

Depuis décembre, les chauffeurs d'autobus ne prennent plus d'argent. Il faut soit avoir une carte, soit payer par texto. J'ai pas encore essayé de payer par texto; mon vélo fait la job et les rares fois où je dois prendre l'autobus, j'ai ma carte qui offre un tarif plus avantageux.

Dans les commerces, on peut insérer sa carte de crédit/débit dans la machine pendant que la caissière scan les items, entrer son NIP et attendre qu'elle ait fini de scanner avant d'accepter la transaction. Un détail insignifiant, mais ça fait rouler les choses plus vite. Je sais pas pourquoi on n'a pas la même chose en Amérique du Nord. En plus, les caissières travaillent assises sur des tabourets. Et comme elles sont suédoises, elles sont en général pas mal cutes.

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Dans un autre ordre d'idées, mes vacances sont extrêmement relaxes. Mes journées sont pratiquement identiques les unes aux autres, et vont à peu près comme ceci:

8h-9h: lever, déjeûner
9h-10h30: vélo
10h30-midi: suédois
midi-1h: dîner
1h-3h: physique (oui, je fais de la physique même pendant mes vacances. j'aime ça, bon!)
3h-4h: commissions (excuse pour faire une pause, aller sur mon vélo et prendre l'air un peu)
16h-19h: brettage générique et souper
19h-20h30: lecture d'un chapitre d'un livre pour enfants en suédois (Bröderna Lejonhjärta, pour les intéressés. C'est excellent!)
20h30-22h30: TED talks
22h30: dodo

La vie est belle.

Monday, November 29, 2010

Uppsala universitet

L'université d'Uppsala fut fondée en 1477. Pour mettre ça en perspective, dites-vous qu'un étudiant de la première cohorte aurait eu le temps de graduer, travailler, vieillir et mourir après une longue vie avant que Jacques Cartier ne mette le pied à Gaspé. Sans aller à dire qu'on est un peuple sans histoire, faut pas oublier que le Québec est une p'tite jeunesse.

Aujourd'hui, l'université d'Uppsala accueille environ 30 000 étudiants, et j'estime qu'approximativement 29 900 d'entre eux sont étudiants étrangers. Je l'ignorais avant d'arriver ici, mais c'est un véritable pôle d'attraction pour l'Europe et le reste du monde en général, sauf les Amériques.

L'université est répartie un peu partout à travers la ville. Certains bâtiments sont directement au centre-ville (notamment la bibliothèque et le pavillon principal), certains sont un peu plus loin. Ångströmlaboratoriet (nommé en l'honneur d'Anders Jonas Ångström, qui effectua une partie de ses recherches en spectroscopie ici) est situé à environ 3-4 km du centre-ville. Juste à côté d'un champ où, jusqu'à la mi-octobre, des chèvres broutaient. Tous mes cours sont dans ce pavillon, à l'exception de mon cours de suédois. C'est très moderne parce que très récent, construit en 2003 je crois, et très beau. Je comprends pas vraiment les gens qui restent à l'UdeM tard le soir pour étudier, mais j'ai aucune difficulté à comprendre ceux qui restent à Ångström. C'est le pavillon dans lequelle sont enseignées les sciences naturelles du non-vivant (maths, physique, info, chimie, etc. La biologie est ailleurs.) [Pour les intéressés, le Å se prononce comme "o/au/eau" en français. Le ö, comme "eu", e.g.: deux]

Un détail m'énerve un petit peu par rapport aux cours au Québec: l'absence d'un horaire fixe. À l'UdeM et ailleurs, on reçoit un horaire au début de la session et chaque semaine est identique à la précédente. Ici, aucune semaine ne ressemble à celle d'avant ou celle d'après, et en plus, il est assez fréquent que les profs apportent des changements à l'horaire de la semaine prochaine ou l'autre d'après. Résultat final, faut regarder l'horaire à chaque jour parce qu'on sait jamais quel cours se donne où et quand. Heureusement, à l'entrée du pavillon se trouve un écran plat d'environ 30 pouces, tactile, avec l'horaire de toute la journée dessus. (Je vous avais dit que c'est moderne!)

La différence la plus marquante par rapport au Québec est la répartition temporelle des cours. Ils sont généralement donnés en série plutôt qu'en parallèle. Au Québec, une session c'est environ 4 mois de 4-5 cours en même temps. Ici, c'est généralement 4 semaines d'un seul cours suivi d'un examen final, puis on passe à un autre cours. Par contre, en sciences, l'approche est légèrement différente. En bio, ils préfèrent donner 1 cours intensif de 8 semaines, puis un autre cours intensif de 8 semaines. À Ångström, c'est plutôt 2-3 cours de 8 semaines à la fois, chaque cours ayant une charge de travail normale, comparable à ce que je connais à l'UdeM. La conséquence principale de ceci jusqu'à date est que ça a vraiment fait bizarre d'avoir juste un examen (un final en plus!) en octobre. Pis de ne pas avoir de mi-session.

Les profs sont excellents, bons, ordinaires ou mauvais; rien de nouveau sous le soleil. Par contre, ils ne favorisent pas vraiment l'idée d'avoir un étudiant gradué qui donne une séance de travaux pratiques pour montrer comment résoudre des problèmes. Travaillez chez vous, et posez des questions au prof si vous avez des difficultés. J'aime pas vraiment ça, mais c'est peut-être juste parce que je suis habitué à une autre façon de faire.

La plupart du temps, j'ai 4-6h de cours par jour. Des fois, comme mardi passé, j'ai 10h en une journée (incluant le suédois). Mais ici, une heure académique correspond à 45 minutes de cours + 15 minutes de pause, donc c'est pas si mal. (Les français, qui sont habitués à 2h sans interruption, étaient au paradis au début septembre.) Par contre, les profs aiment bien parfois mettre 4 heures de cours d'affilée. Ça, ça commence à être dur pour le coco (et pour le moral, quand c'est mon cours de Physics of Planetary systems, qui est particulièrement ennuyant).

Le niveau de difficulté des cours est ce à quoi je m'attendais. Faut croire qu'on est bien formés à l'UdeM, parce que je suis quelques cours de niveau maîtrise et je me débrouille bien.

L'expérience globale est très cool. Je comprends pourquoi autant d'étudiants étrangers aboutissent ici.