Monday, September 20, 2010

The Wealth of Nations

Il serait peut-être temps de parler des Nations. (En suédois, on prononce "nahhhhoune", c'est assez amusant à dire.)

Les nations sont des regroupements étudiants. Il en existe 13, et elles sont majoritairement nommées d'après certaines régions de la Suède (exceptions: Stockholms Nation, Göteborgs Nation et Kalmar nation, nommées en l'honneur de certaines villes notables.) Historiquement, elles servaient à réunir les étudiants provenant de la même région afin qu'ils puissent passer un peu de bon temps ensemble. Aujourd'hui, n'importe qui peut joindre n'importe quelle nation, et la provenance géographique est un critère minimal (s'il en est un) dans le choix de sa nation. Elles comptent entre 700 (Gotlands Nation) et 7500 membres (Norrlands Nation), la plupart en ayant 1500-2000. L'appartenance à une Nation est obligatoire, parce que l'université ne fournit pas de carte étudiante (obligatoire pour passer les examens); c'est la Nation qui le fait. (Je sais, c'est étrange.)

Qu'est-ce qu'on fait avec une nation? Les nations ont leurs propres bâtiments au centre-ville, en général des belles grandes barraques du 19ème siècle, dans lesquels on trouve un restaurant, un pub, des petites salles de réunion, etc. Les gens y organisent toutes sortes d'activité (journal étudiant, club sportif, des soirées formelles qu'on appelle "gasque", chorale... les suédois sont très forts sur les chorales). Les nations offrent aussi parfois des résidences, quoique c'est pas leur but premier et ça semble surtout provenir du fait que le logement est très problématique à Uppsala. Toutefois, leur but n'est pas d'assurer la défense des droits des étudiants: cette tâche revient au Studentkår, (traduction directe: corps étudiant; traduction plus appropriée: syndicat étudiant). Les nations existent pour combler les besoins sociaux.

Je suis personnellement membre de Gästrike-Hälsinge Nation, plus communément appelée GH Nation (prononcé Gué-Hhoh Nahhoune, en suédois).

Le pub est situé en haut, à gauche de l'image. On y accède par une tourelle (non-visible sur la photo) et un escalier colimaçon à l'intérieur. Oui, j'ai choisi ma nation uniquement à cause de son pub. 160 sortes de bière, 25 sortes de whiskey, une atmosphère très... *pub*, contrairement à beaucoup d'autres nations dont le pub n'est rien d'autre qu'une grande salle avec des tables et des chaises.

Je suis allé à la nation deux fois jusqu'à présent, excluant les 10 minutes au début de la session pour s'inscrire. La première fois, il y a maintenant deux semaines, c'était une soirée offerte aux nouveaux membres. On a eu droit à une visite guidée du rez-de-chaussée (bibliothèque, restaurant, terrasse, archives), du deuxième étage (locaux étudiants) et du troisième étage (pub, avec échantillon d'une délicieuse bière aux cerises). Par la suite, on s'est déplacé vers le bâtiment d'une autre nation (Västgöta Nation; la plupart des Nations ont leurs bâtiments dans un petit quartier juste à côté de la rivière qui sépare le centre-ville en deux) qui possède une salle de banquet plus grande. On était environ 100-120 personnes, incluant quelques anciens membres et ceux qui travaillent dans la nation, à manger notre free food (si je me souviens bien, une bonne assiette de porc avec quelques légumes). À chaque 10-15 minutes, un responsable de la nation faisait un petit discours ("I'm worried that my English is not so great, so I'll do this in Swedish. Börk börk börk.", excepté les responsables internationaux), ou bien nous indiquaient quelle chanson chanter dans le livre de chansons. Oui, il y a eu beaucoup de chansons. Y compris une chanson avec des mouvements à faire à certains moments. C'était assez drôle, surtout que le leader pour les mouvements était Anton, un étudiant en droit qui avait l'air vraiment stuck-up lorsqu'on s'est inscrit mais qui s'est avéré être un genre de party animal pendant le souper.

L'autre fois, c'était ce samedi soir. Avec quelques amis de physique (Jelle le néerfrançais, Marc le français, Finnley l'étasunienne, et leurs amis), Stef et moi on a passé une soirée à téter nos bières. J'avais aucune idée quoi commander, alors j'ai demandé au barman la bière la plus forte qu'il avait... Il m'a rapporté une liqueur de malt autrichienne brassée seulement une fois par année, avec 14% d'alcool par volume. Stef, de son côté, a commandé une Dieu du Ciel, et Finnley l'a imitée. Stef m'a avoué qu'elle n'avait jamais entendu parler de la brasserie Dieu du Ciel avant de venir en Suède. Honte à elle. Fait cocasse: Finnley était contente de pouvoir se commander une bière, parce qu'elle a seulement 20 ans et qu'aux états-unis, la loi empêchant la vente d'alcool aux moins de 21 ans fait en sorte que ceux qui ont n'ont pas l'âge boivent comme des défoncés avec seul but de se démolir la face et le foie, ce qui va un peu à l'encontre de l'idée de siroter une bière en jasant tranquillement.

Comme le but des nations est d'offrir un endroit pour les étudiants, par les étudiants, elles semblent pas mal être les seuls endroits où l'on peut sortir (sans se ruiner). Pour l'instant, ça semble très prometteur, et j'imagine que je vais accumuler pas mal de souvenirs au pub de GH au cours des mois à venir..

Wednesday, September 8, 2010

En rafale

À défaut d'une ennuyante épopée relatant mes problèmes (maintenant réglés) d'inscription à l'université, de magasinage, de compte bancaire et d'internet, voici en rafale des faits que j'ai remarqué ou des anecdotes qui me sont arrivées depuis mon arrivée en Suède. Sans ordre particulier:


1) En fouillant dans son garde-robe, Stef a trouvé une lettre avec une clef. L'ancien locataire, un Anglais en échange, lui laissait son vélo avec son cadenas! Le vélo étant trop grand pour Stef, j'ai eu un vélo gratuit à mon arrivée en Suède. Bon, il est laid, il a une seule vitesse, et je freine en pédalant de reculon, mais quand même, ça m'amène du point A au point B.

2) Parlant de vélos, Uppsala est une ville pour cyclistes. Il y a des stationnements à vélo partout, et j'ai même vu un "Privat cykel parkering". Stef a des photos du stationnement à vélo de la station centrale d'autobus; je vais essayer de les avoir pour les mettre sur le blog. J'ose même pas essayer de deviner le nombre de vélos stationnés, et il y en a autant devant le pavillon Ångström, l'endroit où je suis mes cours.

3) Parlant d'autobus: dans tes dents, RTC. Les autobus à Uppsala sont fréquents et couvrent tout le territoire. Il y a aussi des bus fréquents pour se rendre aux villes avoisinantes. Le système est clair et facile à utiliser: chaque arrêt porte un nom (généralement la rue perpendiculaire ou un repère bien connu); à chaque arrêt se trouve un horaire des passages des prochains autobus, et la liste des arrêts suivants pour chaque ligne. En plus, la vaste majorité des autobus se rendent à la station centrale. C'est donc hyper facile de partir d'à peu près n'importe où et se rendre à peu près n'importe où, à la seule condition de connaître le nom de l'arrêt où on veut se rendre. Seul inconvénient: les autobus sont parfois en retard de 4-5 minutes. C'est quand même mieux que le RTC avec ses 10 minutes de retard. Autre chose concernant les autobus: on peut payer un billet par SMS, et ça coûte moins cher que des billets sur une carte (10 couronnes vs 16 sur la carte).

4) Y'a une quantité assez impressionnante de iPhones ici. Et de cellulaires en général. Les forfaits ont l'air ridiculement peu chers, et je risque de quitter le 29% de la population terrestre qui n'a pas encore de cellulaire. Du moins, pour les prochains moins. Au retour, on verra bien..

5) Y'a une quantité infinie de cheveux blonds en Suède. C'est débile. Je dirais qu'à Uppsala, environ 30-40% de la population est naturellement blonde. Par contre, on parle pas de châtain pâle: on parle d'un vrai blond. Les jeunes enfants sont souvent platines ou carrément blancs.

6) La ville est vraiment jeune. ~150 000 habitants, ~30 000 étudiants à l'université, et c'est sans compter les nombreuses femmes enceintes ou qui poussent le carosse de leur jeune bébé. Il y a aussi des gens qui ont l'air d'avoir 60 ans et plus, mais on dirait vraiment qu'il y a un trou démographique entre 35 et 60 ans.

7) La ville est vraiment vieille. Les bâtiments de la plupart des Nations de l'université (plus de détails sur les Nations un peu plus tard) datent du 19ème siècle, et ils ont l'air assez récent à par rapport à certains bâtiments au centre-ville. D'ailleurs, les centres d'achats sont étranges ici: on a toujours l'impression de rentrer dans une petite boutique individuelle, mais à l'intérieur, c'est un pâté de maisons qui a été converti en gallerie commerciale. C'est plutôt cool.

8) Proche de la station centrale, les oiseaux s'arrêtent pendant leur migration. J'ai du des photos où on voyait juste une grosse tache noire, comme si quelqu'un avait pris une photo du paysage et avait utilisé la bombonne de peinture en spray dans MS Paint par dessus.

9) Parlant de photos, il y a un poste à la télévision qui ne fait que diffuser des photos d'Uppsala et des environs, sans arrêt, sans musique, et avec seulement une fois de temps en temps un peu de texte pour dire la photo vient d'où et qui l'a prise.

10) Les émissions de télévision sont souvent américaines, australiennes (!) ou canadiennes. Elles sont diffusées en langue originale, avec des sous-titres en suédois. Pour l'instant, je connais pas encore assez la langue pour que ça me soit utile, mais j'espère que ça va le devenir un jour. Mes cours de suédois commencent demain.

11) J'ai rencontré, dimanche soir, la fille qui m'avait été assignée pour faciliter la transition dans la nouvelle ville. Je tiendrais à signaler que Carin est très sympathique, et qu'elle m'a appris quelques anecdotes concernant la ville et la Suède en général. Par exemple: l'université d'Uppsala date de 1477 (la plus vieille en scandinavie!). À l'époque, la seule façon de connaître l'heure était d'entendre les cloches de la cathédrale (photos à venir) qui sonnaient à chaque heure. Par conséquent, c'était très difficile de commencer un cours à, disons, précisément 10h, et les professeurs préféraient donner 15 minutes aux étudiants pour partir de chez eux et se rendre à leur salle de cours. Encore aujourd'hui, les cours commencent à :15 et non pas à :00 ou à :30.

12) Quand j'écoeure Stef, elle me dit souvent "HEY!!" (ou "eille!", comme elle l'épellerait). En Suédois, on salut quelqu'un en disant "Hej!". C'est arrivé une fois ou deux qu'un parfait étranger dans la rue la regarde l'air de se demander: "C'est qui celle-là, pis pourquoi elle me dit allo?"