Friday, January 21, 2011

Un ajout à la liste des choses hautement plus probables en Europe qu'en Amérique du Nord

10 personnes autour de la table. On chante "joyeux anniversaire" en 7 ou 8 langues.


P.S.: Pas de billet sur Stockholm, pour cause de pas grand chose à raconter vu qu'on s'est pas mal juste promené dans le vieux quartier à admirer les vieux bâtiments (12-13ème siècle et plus vieux encore!).

Saturday, January 15, 2011

Photos

Bonjour. Je suis Leonard Nimoy. Ces photos (et surtout les commentaires qui les accompagnent) sont une description réelle de la Slovaquie. Par réelle, je veux dire fausse. Ce sont des mensonges. Mais ce sont des mensonges divertissants. Et en bout de ligne, n'est-ce pas là la vérité? La réponse est: non.

La Slovaquie, c'est tellement trash que...

Péripéties d'avant début de session

Pendant que les étudiants Montréalais terminaient leur première semaine de cours, je me soûlais la gueule au Lau à Vienne avec de la bière de marde servie par Lindâ.

tl;dr : Fin de semaine à Vienne et Bratislava avec un ami du Cégep.

Je n'ai pas pris de photos, mais François en a pris quelques unes. Restez à l'antenne pour un album photo intitulé "La Slovaquie, c'est tellement trash que..."

Vendredi dernier (7 janvier), 10h du matin. Il neige dehors, les flocons sont gros comme mon pouce. Je dois prendre l'autobus vers midi pour me rendre à la station centrale pour prendre le train et me rendre à l'aéroport. Comme le système d'autobus ici est limpide, j'embarque dans le premier autobus qui s'arrête parce que je sais qu'il va se rendre à la station centrale; c'est la première fois que j'utilise cette ligne-là depuis mon arrivée en Suède. Après des détours bizarres dans des sections d'Uppsala que je vois rarement, on arrive à un tournant dans une rue étroite, pas encore déneigée, face à face avec un autre autobus. Les deux chauffeurs s'engagent dans le tournant, mais à un moment donné, ils voient bien que ça passera pas. Ils sortent, jasent pendant 2-3 minutes, finalement notre chauffeur recule son autobus, laisse passer l'autre et poursuit ensuite son trajet. Deux minutes plus tard, même scénario mais cette fois-ci avec un autobus accordéon. Heureusement, j'avais prévu d'arriver en avance pour le train (qui passe aux demi-heure) qui m'ammènerait en avance à l'aéroport. Aucun délai significatif.

L'avion décolle, la vie est belle. J'arrive à Vienne, s'en suit un échange de textos entre François et moi pour essayer de se rejoindre ("Je suis à Westbanhof." "Où?" "Proche du kiosque d'information." "Y'a un kiosque d'information?" "Oui, deuxième étage, à l'intérieur." "À l'intérieur.. de quel building?" "Moi je grouille pas, toi fouille.") Check-in à l'hostel, la fille au comptoir nous offre un verre de vin maison pour nous accueillir. Je suis pas encore étudiant gradué et mon sens du ratonnage n'est pas perfectionné, mais même si j'aime pas le vin j'accepte quand même l'alcool gratuit.

À ce moment, il est environ 19h et la dernière bouchée que j'ai mangée était à 11h30. On se promène dans les rues en recherche d'un resto pour souper, finalement on se branche pour manger un Frankfurter dans un pain baguette servie par un arabe dans un cart. Soit dit en passant, la bouffe de rue est assez présente à Vienne et elle ne déçoit pas. On jase, on rattrappe le temps passé, on marche en quête d'un bar où se soûler la yeule de façon épique. Là, je dois dire que Vienne est un peu poche: la plupart des places qu'on trouve ont l'air assez pathétiques.

Finalement, on s'arrête dans une espèce d'endroit weird appelé "My Way", où y'a autant de gens de 20 ans que de gens de 50 ans. C'est un bar fumeur (comme tous les bars de Vienne, je crois), mais on s'en fout. La sympathique barmaid (âge entre 30 et 60 ans; c'est difficile d'évaluer l'âge de quelqu'un qui boit autant d'alcool qu'elle) avait tellement l'air d'une Lindâ que c'est comme ça qu'on l'a appellée toute la soirée. Elle ne parlait pas allemand ni anglais, à l'exception du mot "beer". C'est tout ce dont on avait besoin, même si la bière était dégueulasse (avis à tous les intéressés: la Gösser c'est moins bon que de la Bleue Dry). Selon François, elle parlait probablement une sorte de dialecte austro-bavarois.

Vers minuit, on part à la recherche d'un autre bar, mais on trouve rien d'intéressant. Un bon kebap (Frank-edit: "2 kebaps pour moi!") et on rentre à l'hostel, en se disant que de toute façon la bière à Vienne est pas mal chère et qu'on va pouvoir se soûler davantage à Bratislava le lendemain soir.

Samedi matin, on erre dans les rues de Vienne, sans but véritable, juste à apprécier l'architecture. À un moment donné, on sort la carte pour essayer de déterminer on est où et où on doit aller pour prendre l'autobus vers Bratislava. Elle est à peine dépliée qu'un gentil couple de jeunes Viennois nous demande dans un anglais sans accent si on cherche quelque chose et si on a besoin d'aide. Du temps que j'ai passé à Vienne, ça semble très caractéristique des Autrichiens, qui sont toujours polis, gentils et serviables. On prend le métro et on débarque à la bonne station, mais on prend la mauvaise sortie et on se retrouve dans un espèce de centre d'achat en plein air mais complètement déserté. C'était particulièrement déstabilisant. On finit par trouver la station d'autobus et on achète nos billets pour Bratislava.

7 euros de moins et une heure plus tard, on arrive à la capitale Slovaque. La ville natale de Halak, pour les ceusses que ça intéresse. Bratislava est construite autour du Danube. On arrive par la rive sud, où se trouvent presque exclusivement des appartements résidentiels style soviétique. C'est tellement laid que ça donne une dépression instantanée; ça ressemble à Eurotrip! Ensuite, on traverse le pont et l'autobus s'arrête à la gare centrale d'autobus, qui s'avère être située juste en dessous du pont. C'est franchement laid. À ce stade-ci, on décide d'explorer un peu la ville. On a aucune idée où on est, on a aucune idée où est l'hostel, on a seulement une adresse et du temps libre.

Bratislava est une ville de contrastes. L'atmosphère y est lourd mais en même temps il se dégage une sorte d'attitude de je-m'en-foutisme. Certaines sections de la ville sont horriblement laides, mais le vieux quartier est magnifique tout en demeurant sobre. Les gens sont directs, presque excessivement, mais efficaces. Le tout donne l'impression d'un pays qui vit encore mal avec son récent passé communiste, ce qui serait tout à fait compréhensible. Comme si les gens étaient à la recherche d'une transition entre le moderne et le passé, transition qu'a forcé (et plutôt bâclé) le régime communiste, qui leur permettrait de construire leur identité nationale dans le 21ème siècle.

Quand on prend le temps de jaser un peu avec elle, la fille à la réception de l'hostel nous recommande quelques bars qui ne sont pas sur les cartes que normalement elle distribue presque machinalement. On commence par le plus proche, créativement appelé "Slovak pub". À ce stade-ci, je dois décrire quelque chose d'assez cool à propos de Bratislava: les restaurants/bars/pubs typiques (e.g.: pas les McDo) ont pignon sur rue. Tu ouvres la lourde porte de vieux bois (qui était déjà entrouverte), mais t'es pas dans le bar. T'es dans une espèce de corridor qui semble tout droit sorti du Moyen-Âge et tu te demandes qu'est-ce qui se passe. T'aperçois une pancarte au bout du corridor: "Slovak pub -->". Tu marches le long du corridor, en prenant soin de ne pas botter le pigeon qui picore les miettes sur le sol, et tu tournes. Ensuite tu te trouves face à un escalier, avec une autre pancarte: "Slovak pub ^". Au sommet de l'escalier, tu tombes sur une autre lourde porte de vieux bois, qui semble décidément fermée. À ce moment-ci, t'es certain que le bar est fermé. Tu prends quand même la poignée et tu tournes, t'attendant à ce que ça résiste et que ça bloque, mais non. La poignée tourne, tu entrouvres doucement la porte, et un souffle d'air tiède sentant la saucisse t'arrive doucement au visage. T'entends des voix humaines, tu vois de la lumière: non, c'est ouvert. Quelqu'un avec un tablier te lance un rapide sourire et une série de consonnes (y'a trop de consonnes en slovaque. à ceux qui pensent que j'exagère... en slovaque, "jeudi" est "stvrtok".). Tu réponds "sorry, I don't speak Slovak, but we would like a table for two please." On te répond en anglais un peu brisé: "Smoker or non-smoker?" Déjà, c'est mieux que Vienne, ici.

Menu de bière en slovaque avec des traductions un peu boîteuse en anglais. Woohoo, une bière maison réservée aux étudiants, faut l'essayer! On la demande à la serveuse. Avec l'attitude directe mais utile, typique des Slovaques, elle répond: "That beer is reserved for Slovak students, and anyway it's crap. I recommend you try this one instead." Rire et acceptation de la suggestion. Deuxième tournée, je me commande une bière noire et je commence à élaborer une hypothèse: en Amérique du Nord, nos bières noires sont d'la marde et on connaît rien à l'art de vivre. Troisième tournée. Frank et moi, on hésite à prendre une quatrième tournée (le pub est très plaisant, c'est clair que j'y retourne si je remets les pieds à Bratislava) ou bien essayer les autres pubs. On commande gestuellement une 4ème tournée mais la serveuse mésinterprète nos gestes et nous apporte l'addition, ce qu'on interprète comme un signe du destin pour se diriger vers le prochain pub.

KGB. Ironiquement, rien à voir avec l'agence russe, parce que la seule référence au communisme qu'on y trouve est un petit buste de Lénine situé au fond du bar. C'est une abbréviation de 3 mots en slovaque (on se le rappelle, 3 mots = approximativement 211 consonnes et 2 voyelles). Même système porte-corridor-escalier-porte, et on se retrouve dans une espèce de bunker souterrain avec des murs en vieille brique brune qui se rejoignent au plafond en forme de voûte. On prend une table, on voit tout de suite sur la table un papier vert fluo qui annonce des shooters à 1.23€. À peine assis, la serveuse vient nous voir et on en commande deux. Elle revient deux minutes plus tard, et entre temps on a eu le temps de décider ce qu'on voulait comme bière donc on commande immédiatement. Elle nous lance un soupir, l'air de dire: "j'viens de vous apporter deux shooters, vous allez me déguster ça pendant 15 minutes en me sacrant la paix pis ensuite j'vais revenir... c'est d'même que ça devrait marcher, mais là, à cause de vous autres, j'vais être obligée de retourner au bar pour aller chercher deux autres bières!" Bref, on a finit nos shooters et notre bière et... on lui a sacré la paix.

Le troisième pub est plutôt moderne, assez inintéressant. Une ou deux bières et on a faim, donc on quitte à la recherche de quelque chose à bouffer. À 11h50, on s'arrête dans un McDo et on commande des burgers. À minuit, Frank et moi on réalise: dans le cours de calcul différentiel de Diane, le premier cours du cégep, quand je lui ai dit "excuse-moi, ta face me dit quelque chose, étais-tu à Jeunes Démocrates le printemps dernier?", j'aurais jamais cru quelqu'un qui m'aurait dit "dans 6 ans, toi pis c'te gars-là vous allez être soûls dans un McDo à Bratislava". Non mais, c'est-y pas magnifique cet aspect imprévisible de la vie qui nous surprend toujours, même quand ce sont des aventures qu'on prévoit?

Dodo à l'hostel parce que ventre plein de gras et de bière, et jambes fatiguées d'environ 6 heures de marche dans la journée et prévision d'environ autant de marche et de bière pour le lendemain. Déjeûner dans ce qui est, selon la fille à la réception, le seul restaurant ouvert le dimanche matin à 9h30 et ensuite on se promène en ville. On erre dans des endroits définitivement non-touristiques, et je peux confirmer deux choses:

1) La raison pour laquelle la Slovaquie est pas une puissance internationale, c'est qu'il y a pas de marche devant son parlement. Un parlement, ça prend des marches, bon. That's it.

2) Le campus de l'Université de Bratislava, par un dimanche matin brumeux, c'est l'endroit parfait pour filmer une scène de ville désertée après qu'un virus mortel ait décimé la population de la Terre. Cet endroit-là est désert et respire une lourdeur indescriptible.

Avis aux intéressés: regardez où vous mettez les pieds à Bratislava. Disons que la densité de vomi et de marde sur les trottoirs est plus élevée que ce que j'aurais cru. On finit par quitter cet endroit perturbant et à retrouver la vieille ville, superbe dans sa simplicité. À midi, on mange dans un autre restaurant typique avec porte-corridor-escalier-porte-bunker. Ensuite, on retourne à Vienne.

Déambulations dans la ville suivie de consommation d'alcool. Après avoir visité le palais impérial (un peu trop excessif pour que je le décrive comme étant "beau"), on a découvert un sympathique pub irlandais, mais il arrive pas à la cheville du bar Einstein où on a terminé la soirée. C'est là que j'ai confirmé mon hypothèse en commandant une autre bière noire magnifique. En Europe, j'ai goûté à 4 bières noires et les 4 sont dans mon top 10 de bières de tous les temps. En Amérique du Nord, je suis indifférent aux bières noires. Pour paraphraser Frank, qu'est-ce qu'ils ont compris qu'on a pas compris? À part ça, good times mais pas grand chose à raconter.

Dodo à l'hostel et le lendemain midi, je redécolle vers ma chère Suède avant que François ne me frappe parce que j'ai pas arrêté de vanter la Suède et ce qui s'y trouve. (Anecdote. François: "C'est bien Vienne, on dirait qu'il y a la même culture de prendre un café entre amis, comme on a en amérique du nord mais que j'ai pas vu ailleurs en Europe." JD: "Tsé que les Suédois ont un verbe juste pour l'acte de relaxer autour d'un café/thé avec des craquelins pis jaser entre amis?"). Rendu chez moi, je mange, je dort et je lave mon manteau qui sent encore la cigarette du bar de cette charmante Lindâ.

Pendant que j'écrivais ce mur de texte, François a mis les photos (pertinentes) de notre voyage sur Facebook. Je vais quand même les éditer dans un album "La Slovaquie c'est tellement trash que...", qui va reprendre certains des commentaires de François, mais pour les impatients, les photos sont sur Facebook et je suis taggé dedans. Je sais pas encore si je vais prendre la peine d'éditer mon propre album sur Vienne, mais je vous tient au courant.

Aussi, hier j'ai passé l'après-midi à Stockholm avec une amie. C'était cool, et il y aura peut-être un court billet là-dessus un peu plus tard (après l'album slovaque).

Saturday, January 1, 2011

Nouvel an

Une tempête de neige n'empêchera pas les Suédois de célébrer le nouvel an en lançant des feux d'artifice partout à travers la ville.